La chapelle de  Cuzon

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La chapelle de CUZON est aujourd'hui isolee, presque cachée derrière la bretelle qui relie le rond-point de Tréqueffélec à l'Eau-Blanche.

Cuzon etait paroisse independante de Kerfeunteun jusqu'à la Révolution. En 1790, Cuzon, dont dépendait la chapelle de Ty-Mam-Doue, comptait 541 habitants et avait comme vicaire Augustin Quéinnec, né à Elliant en 1743. Il avait été nommé vicaire, et non pas recteur, de Cuzon, parce que la paroisse relevait du chapitre de la cathédrale, ainsi d'ailleurs que la paroisse de Kerfeunteun elle-même.


Origine de la paroisse
Le nom même de Cuzon a intrigué beaucoup de spécialistes de la toponymie et de l'hagiographie.
Il    est probable que Cuzon est un nom propre, celui du fondateur de la paroisse, peut-être un obscur compagnon de Saint Corentin, que celui-ci aurait chargé de fonder une paroisse, à la porte même de Quimper. Paradoxale-ment, une des raisons sérieuses qui permettrait de soutenir cette thèse est que la paroisse était dédiée à Saint-Pierre.

Au XIIè siècle, Saint-Pierre a supplanté comme titulai-re des églises le saint breton inconnu, qui avait donné son nom à la paroisse au moment de sa fondation.

Quelques vestiges de l'époque féodale

L'origine de la paroisse de Cuzon, qui dépendait de "l'évêque-comte de Cornouaille" explique certains détails d'architecture ou de vestiges féodaux que les archéologues ont précieusement signalés.

L'évêque, en tant que "comte" de Cornouaille était àla fois chef spirituel et temporel de la paroisse de Cuzon. Le vicaire, qui le représentait sur place, était donc chargé de faire rentrer les impôts, qui, à l'époque se payaient en nature, sous forme de dîme, règlable en nature. Au Musée Départemental, on peut voir encore aujourd'hui des mesures prébendaires

- autrement dit des mesures à blé fixées sur des blocs de pierre qui leur   servaient d'appui-. Ces supports étaient encore en place dans le placître de la chapelle
au début du siècle.

 

Le presbytère était situé dans l'enclos, entouré de murs élevés, avoisinant le placître. C'était une sorte de petit manoir, comme il se devait, le vicaire-recteur étant également le seigneur de la paroisse. A ce titre, il    bénéficiait du droit de four banal, c'est-à-dire que tous ses paroissiens devaient obligatoirement venir faire cuire leur pain au presbytère. Ce four banal, relativement bien conservé, existe encore aujourd'hui, mais on voit qu'il n'a pas dû servir depuis longtemps.
Un autre détail assez curieux, c'est l'ouverture assez étroite, sous forme de meurtière, qui permettait au recteur de surveiller les abords de l'église, de l'intérieur du jardin du presbytère. haut de 5 mètres, remon-tant au Moyen-Age. Le soubassement comprend trois niveaux de plan circulaire.
Le fût, qui primitivement devait être d'un seul bloc, a été cassé puis restauré, par un collier de fer. Le sommet du fût porte un écu qui a été martelé a la Révolution. Le tout est surmonté d'une croix à branches trilobées.
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Un puits monumental rappelait également la splendeur, toute relative, du vicaire-recteur, qui à la Révolution ne touchait même pas la portion congrue, c'est-à-dire que ses revenus estimés à 310 livres par an, pour une population de 541 habitants, n'atteignaient pas le "SMIG" jugé nécessaire pour un prêtre seul qui s'élevait à400 livres. C'est la raison pour laquelle, au Concordat, Cuzon fut définitivement annexé à Kerfeunteun, faute de prêtres pour desservir toutes les paroisses, et faute de ressources suffisantes pour l'entretien d'un prêtre, malgré certains signes extérieurs, sinon de richesse, mais du moins d'autorité et de "tyrannie" ou de privilè-ges, abolis dans la nuit du 4 Août 1789.

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Le Calvaire


Comme la plupart des églises et chapelles spécifique-ment bretonnes, Cuzon possède aussi son calvaire, situé dans le placître. C'est un monument en granit.

La Fontaine


Voici ce qu'en disait Louis Le Guennec "A 200 mètres à l'est de la chapelle, àpetit chemin descendant vers l'Odet, dans un joli coin agreste, on découvre la fontaine Saint-Pierre, avec bassin de granit et lavoir. Elle était ornée de la statue du saint patron, disparue, mais dont on voit encore la console et la niche. Le linteau qui couronnait l'édicule a été renversé et gît à côté". Le bassin de granit a disparu, victime du remembrement il y a une vingtaine d'années.

Le Mobilier
Les statues, la plupart en plâtre, proviennent de l'église paroissiale, qui, en échange, à "récupéré" la statue de St Pierre en bois, qui se trouve dans le choeur de l'église.
Les vitraux sont de simples verres blancs, disposés géométriquement.
De magnifiques arbres abritent la chapelle et dispen-sent aux visiteurs et aux pélerins une ombre bienfaisante durant l'été.
vers 1925 gauche du

Bien que la paroisse fût supprimée officiellement dès 1792, l'ancienne église de Cuzon n'avait pas été vendue nationalement. En 1804, le nouveau recteur écrivait a son évêque, Mgr André, pour demander "la conservation et l'usage de la ci-devant église parois-siale de Coeuzon qui n'a pas été vendue, comme étant absolument nécessaire pour l'instruction des enfants".
Cette lettre laisse supposer que la chapelle était encore dans un état convenable après la tourmente révolutionnaire.
En 1875, Mr Bolloré, recteur, demanda au chanoine Abgrall, qui était architecte, de faire des plans pour remplacer la chapelle qui tombait en ruine.